X-Files : retour sur une série mythique (Retour aux Frontières du Réel, partie 1)

J’ai déjà eu l’occasion de parler de cette série, je reviewe d’ailleurs depuis un moment les épisodes de cette série protéiforme ayant touché à tous les genres. Une œuvre qui s’est nourrie de beaucoup d’autres, qui l’ont précédée, et qui a donné lieu à toute une vague de séries, dans les années 90, de séries voulant prendre leur part du gâteau, récupérer un peu du succès de cette série que personne n’attendait, et dont le succès inespéré dépassa toutes les attentes.

Mon but premier était d’ailleurs de consacrer une série de notes aux X-Files-like, ces séries issues du succès d’X-Files, et puis je me suis dit, quand même, c’est l’occasion de parler de l’une des séries qui ont lancé et nourri ma sériephilie.

Au commencement : Essayons de rassembler nos souvenirs… X-Files, c’est au départ en France une diffusion sur M6, dans la case-horaire du dimanche soir à 19h, pendant l’été. Je suis sûr que c’était l’été car mon petit frère voulait regarder en même temps le trésor de Pago-Pago, un jeu avec des épreuves sportives dans des décors de plages paradisiaques… Je fus très vite séduit par cette série quelque peu différente des autres, bien écrite, bien réalisé, aux héros attachants. Mulder pour son enthousiasme face aux affaires non-classées, son flegme, sa décontraction, et Scully pour sa beauté froide, ses tenues improbables (le look de Scully dans les premières saisons, c’est quelque chose !). Puis la machine s’emballe : M6, devant le succès de la série, fera comme les Américains et changera l’horaire et le jour de diffusion : la série sera la première à être diffusée, à l’occasion des épisodes inédits, le samedi soir, inaugurant les samedis fantastiques. Cas rare, il s’agit d’une des rares séries où après avoir tenté de proposer un titre français, “Aux Frontières du réel”, le titre original s’imposera. La chaine utilisera en effet X-Files comme titre pour la série, puisque les fans l’appellent de toute façon ainsi. Je me souviens également de la réaction que j’ai eu quand la série a commencé à devenir un véritable phénomène : un certain agacement, et un certain dépit : auparavant, X-Files, c’était ma petite série à moi, une série confidentielle regardée par peu de monde, quelque chose de personnel. Peu à peu, c’était devenue la nouvelle série regardée par tous, on me dépossédait de la série, tout le monde la suivait ! en presses, de plus en plus de magazines font leur couverture sur la série. L’Ecran Fantastique y consacre de larges dossiers, et un Hors-Série. L’équipe de rédaction du magazine Génération Séries se demande quoi faire, je pense : parler de la série, c’est s’assurer des ventes confortables, mais la série vole la place à d’autres, cache la richesse de l’univers sériephile qu’elle tente de défendre. Un magazine officiel, le premier du genre consacré à une série, apparaît. Les épisodes inédits (en général les histoires liées à la Conspiration, les season finale et season premiere) sont vendus avant leur diffusion en K7 vidéos, avec force pubs à l’appui. La aussi, une première pour une série. C’est l’engouement général. Un succès mérité au vu de la série. Devant le succès de la série, un film est envisagé puis sera produit et tourné après la saison 4, afin de profiter de la popularité et du succès de la série.

(Le début de) La fin : Toutes les belles histoires ont une fin, qu’elle soit heureuse ou malheureuse. Au final, la série aura été victime de son propre succès. Après le film faisant suite à la saison 5, la production quitte Vancouver pour la Côte Ouest des Etats-Unis, pour permettre à David Duchovny de voir plus facilement sa famille. La série y gagne en luminosité, en soleil, en inventivité (s’il était possible), en humour. La saison 6 est l’une des plus réussies de la série, et propose le plus de passages drôles. La saison 7 est dans la même lignée, mais plus faible. X-Files ne ressemble plus du tout à ce qu’elle était à ses débuts. Côté Mythologie, il est plus que temps de répondre à certaines questions : le film éclaircissait certains points, un double épisode de la saison 6 est censé remettre de l’ordre dans le fouillis mythologique donné à voir depuis le début de la série. Avant que celle-ci ne reparte dans une nouvelle direction, très religieuse, pour sa saison 7. Puisque le buzz n’a jamais été aussi fort autour de la série, les fans tentent de se tenir au courant de la moindre information concernant la série, qui touche peut-être à sa fin. Car côté coulisses, et pour une série TV, 6 ans, c’est long. Chris Carter commence à vouloir arrêter la série, de même que David Duchovny, de même que Gillian Anderson. Des informations contradictoires sur le départ de untel ou untel (quelle que soit la série d’ailleurs) font à cette époque l’essentiel de l’actu sérielle. Finalement, c’est Duchovny qui semblera lâcher le premier la série, même s’il est présent la moitié de la saison 8. Pour cette saison 8, un nouveau duo est dans un premier temps formé : Robert Patrick, ancien T-1000 et ennemi de Schwarzy dans T2, est l’agent John Doggett, chargé de former un nouveau duo avec Scully, alors que la série en revient à des histoires plus effrayantes, comme aux débuts de la série, et qu’une nouvelle génération semble se profiler à l’horizon. Mais les spectateurs occasionnels ont fini par se lasser de la série. Une série qui souffrira, comme d’autres avant et après elles, d’avoir survécu à elle-même et duré trop longtemps… Comme ces dessinateurs de comics qui ont toujours leurs fans à qui on confie encore des titres, même si on sait pertinemment qu’ils ont vieilli et qu’ils peuvent difficilement séduire un nouveau public ou ne se renouvellent plus suffisamment.

En France, M6 se sera désintéressé progressivement de la série à l’image du désintérêt progressif du public pour elle. Pour une série qui aura fait les plus belles heures de la chaîne à l’époque. Au point que Christophe Petit, rédacteur en chef de Génération Séries, beau joueur, aura regretté lors d’un édito l’absence de diffusion à 20h50 en prime-time du double épisode final (diffusion proposée sans réelle publicité à 22h50 en semaine), clotûrant 9 belles années d’une série  exceptionnelle.

A suivre, donc, des notes sur les X-Files-like, ces séries créées grâce au succès de la série…

TV Meme - Day 01 : La série qui n'aurait jamais dû être annulée.

Je n’avais pas spécialement envie de m’y mettre, mais ça me permettra d’alimenter régulièrement le blog pendant cette période où le froid nous envahit et nous frappe de plein fouet… Et puis on peut considérer cela comme un calendrier de l’avent.

Ah, le show qui n’aurait jamais dû être annulé… Le choix est vaste, aussi vaste que l’univers.

Le seul qui me vienne pourtant à l’esprit, dans celles que j’ai vues, ce serait probablement Harsh Realm, dernière production en date de Chris Carter, annulée par la Fox au bout de 9 épisodes, soit véritablement avant que la série n’ait pu montrer ce qu’elle avait dans le ventre, ce qu’elle aurait pu donner… Dommage.

L’histoire, quand même ? Un militaire est envoyé dans une réalité virtuelle créée pour servir de lieu d’entraînement aux soldats américains. Une réalité virtuelle tombée sous le contrôle de l’un d’entre eux, Santiago, et un univers aux règles changeantes donnant lieu à de nombreuses possibilités.

X-Files : review des épisodes 2.18 "Fearful Symmetry" et 2.19 "Dod Kalm"

2.18 : Fearful Symmetry
Sc : Steven DeJarnatt. R : James Whitmore Jr.
ép. enlèvement. Dans un hôtel, les agents de nettoyage assistent à un étrange spectacle : une force invisible fait éclater les vitres et déplace des véhicules. Plus tard, un éléphant se matérialise soudain au milieu d'une route devant un camion, laissant son chauffeur abasourdi. L'éléphant finira son parcours un peu plus loin, couché sur la route.  Mulder et Scully sont appelés sur les lieux pour résoudre les mystères de cette nuit. Le responsable du zoo les rejoint peu après, car l'éléphant, une femelle, était un des animaux du zoo. La disparition a eu lieu sans traces visibles d'effraction. L'homme leur conseille d'aller voir Willa Ambrose, une naturaliste embauchée récemment pour le zoo. En examinant le lieu où Ganesha, l'éléphante en question, résidait, il est clair qu' elle n'a pu s'échapper seule. C'est ensuite un groupe écologiste pensant que les animaux doivent rester en liberté qui est soupçonné. Mais le responsable du groupe, un homme raisonnable, nie toute implication et rejette la faute sur Willa Ambrose. Mulder piétine, mais Scully soupçonne tout de même le groupe. En désespoir de cause, Mulder s'adresse à ses amis Byers et Frohike, qui lui indiquent que le zoo n'a vu aucune grossesse être menée à terme. Et curieux hasard, il se trouve proche d'une zone où des OVNI's ont été aperçus. Pendant ce temps, Scully a surveillé le zoo, repérant un activiste sur les lieux. Elle est rapidement rejointe par le responsable du zoo. Mais tout le monde, au milieu de la nuit, doit constater une certaine anxiété chez les animaux. Un tigre du zoo semble soudainement disparaître, avant d'attaquer l'activiste. Le lendemain, Mulder et Scully retournent voir Willa Ambrose, qui a appris le langage des signes à Sophie, une gorille, afin de communiquer avec elle. Mulder est intrigué par des dessins réalisés par Sophie. Puis Scully pratique l'autopsie de Ganesha. Mulder en profite pour interroger Willa Ambrose sur les grossesses qui ne sont pas menées à terme, mais celle-ci explique que cela est difficile pour des animaux maintenus en captivité.

Le soir venu, un nouvel animal, un tigre, réapparaît en ville. Willa Ambrose arrive à temps pour participer aux recherches, de même que pour Mulder et Scully. Mais cet événement entraîne la fermeture prochaine du zoo, au grand dam de Willa Ambrose. Mulder semble avoir une de ces illuminations qui lui donnent la clé de l' énigme : il pense que les disparitions des animaux seraient dûes à des enlèvements extra-terrestres. Willa n'en croit pas ses oreilles, mais sous la direction de Mulder, elle interroge Sophie. Mais Willa reçoit une mauvaise surprise : on veut lui enlever Sophie. Willa est si désespérée qu'elle en vient à demander l'aide de Kyle, le responsable des activistes. Mais celui-ci refuse de l'aider. Le soir venu, il va tout de même voir les animaux, mais est à son tour attaqué. Mulder et Scully sont proches de soupçonner Willa... Mais celle-ci est innocente...
Trivia :  Le seul épisode où seulement deux des Bandits Solitaires apparaissent, Byers et Frohike, sans Langly, dont l'absence est toutefois expliquée dans le dialogue. Peu importe, la participation de Byers et Frohike est purement gratuite et n'apporte rien à l'épisode ou l'intrigue permettant seulement de dévoiler la clé de l'énigme très tôt, à condition de leur prêter foi.
Mon avis :  Le moins que l' on puisse dire, c'est que la séquence pré-générique, digne d'un film, promet beaucoup. La suite de l'épisode est plus décevante : on passe d'un suspect classique à un autre, sans savoir où l'épisode veut nous mener, hormis le fait de mettre en scène des personnages classiques pour l'univers des X-Files. Des personnages caricaturaux pour certains, des animaux en cage, une agression invisible... Quand l' enquête piétine pour Mulder et Scully, il peut en être de même pour l'intérêt du spectateur. Un épisode pas très passionnant, une intrigue relativement opaque. D'autant plus que Mulder et Scully tournent en rond les trois quarts du temps, interrogeant l'un puis l'autre. En fait, on appréciera peut-être d'autant plus cet épisode que l' on est sensible à la cause animale, et encore... Un épisode à l'image de ce que voulait parfois raconter la série, des événements étranges traversant l'existence, dont on ne sait que penser, dont on est parfois témoin, sans savoir quoi en penser et qu'on oubliera...

2.19 : Dod Kalm
Sc : Howard Gordon & Alex Gansa. R : Rob Bowman.
Les marins de l'USS Ardent, un destroyer de la marine américaine quittent le navire, au grand dam de leur capitaine, afin de survivre. Plus tard, un chalutier croise la route du navire de guerre, qui semble dériver. Personne à bord ne répond aux appels radio. Les marins échappés du navire croisent également la route du chalutier, mais tous ont mystérieusement vieillis. L' affaire intéresse Mulder et Scully, qui va à peine avoir le temps de voir l' un des soldats. Mulder soupçonne une zone marine près de la Norvège, où le temps serait distordu. Un autre triangle dess Bermudes. Mulder soupçonne également une technologie extraterrestre donnant la maîtrise des Wormholes (!). Mulder et Scully s'envolent donc tous deux pour la Norvège, mais l'accueil dans un pub local est des plus froids. Ils reçoivent toutefois l' aide et les conseils d'Henri Trondheim, un marin prêt à les emmener. Leur navire finit par trouver l'USS Ardent, qui dérive en pleine mer. Par un sinistre coup du sort, Mulder et Scully, ainsi que Henri Trondheim se retrouvent malheureusement coincé sur le destroyer, où plus rien ne fonctionne. Trondheim exige alors des réponses à ce qui se passe, malheureusement un peu tard. Mulder et Scully, en explorant les lieux, découvrent le Capitaine Barclay, vieilli mais toujours vivant. Un autre survivant, Olafssen, un baleinier, tente de tuer Trondheim, mais Mulder l'arrête à temps. Olafssen n' a pas vieilli prématurément comme les autres. Mulder et Scully, fatigués, se reposent, mais c'est pour découvrir qu'ils ont eux aussi vieilli prématurément, à la différence de Trondheim. Un autre danger guette les "passagers" : le navire rouille complètement. Mulder et Scully partent observer l'état de décomposition du destroyer, afin de trouver un moyen de résoudre leur situation, laissant seuls Olafssen et Trondheim. Le baleinier russe tente alors d'influencer ce dernier afin qu' il le libère...
La Guest-star de l'épisode :  On reverra John Savage, difficilement reconnaissable ici, dans  Dark Angel, où il incarne le Colonel Lydecker.
La Guest-star de l'épisode :  Vladimir Kulich sera la Bête dans la saison 4 d'Angel.
Mon avis :  Un excellent épisode, l'un des épisodes sans conteste les plus marquants de la série, remarquablement écrit. Rien que la fin de la séquence pré-générique est d'une efficacité incroyable, image d'horreur intense.  La suite est tout aussi réussie en terme d'écriture, on rit intérieurement, une fois que l'on connaît l'intrigue de l'épisode, quand Mulder part dans ses explications complètement farfelues dont il a le secret... Un épisode qui se révèle également angoissant à souhait, comme c'est souvent le cas quand les personnages se retrouvent dans un lieu confiné, face à une énigme. Un épisode dans le genre de "Ice" ou "When Darkness Falls" de la première saison. "Dod Kalm" repose sur la même écriture, et les mêmes mécanismes, mais en apportant ses propres éléments qui font qu'on marche encore une fois.